rêve, réalité, retrouvailles
Qui de nous deux
--- Retrouvailles ---
J'étais en train d'attendre Johan sur la terrasse d'un café et écrivais tranquillement la suite de mon roman quand la serveuse me ramena une vodka pamplemousse.
Je ne comprenais pas : Je n'avais rien commandé, enfin rien d'alcoolisé. Il n'était pas encore l'heure de prendre l'apéro...
" Désolé mademoiselle, mais vous avez du vous tromper de table."
Elle me regardait avec un petit sourire.
" Je sais que vous ne l'avez pas commandé, mais c'est bien pour vous."
Elle continuait de sourire en retournant derrière le comptoir.
Je venais souvent ici, et la serveuse connaissait mes goûts, je n'avais généralement plus besoin de commander :
suivant l'heure j'avais droit à mon soda-café ou mon cocktail...
Elle savait qu'il y avait longtemps que j'avais abandonné la vodka-pamplemousse...
Je me remis à écrire, laissant pour l'instant de côté, le verre.
C'est à ce moment que je sentis une main sur mon épaule.
" Et bien, tu en as mis du temps !". Je pensais que mon ami venait d'arriver.
" Seulement quelques mois... Mais tu devrais boire, il n'y aura bientôt plus de glaçons et la vodka sans glaçons... ce n'est pas si bon !"
J'étais stupéfait. Ce n'était pas mon ami, mais celui sur qui j'avais fait une croix quelques mois auparavant !
Je me retournais, tout sourire.
" - Tyl ? Que fais-tu là ?
- Je me promenais quand je t'ai vu assis, dans tes pensées, je voulais te faire une surprise. Comment vas-tu ?
- Plutôt bien et toi ?
- Ça va, j'ai changé de boulot, je suis responsable de vente dans un magasin de vêtements.
- Félicitations, tu vois, il ne fallait pas désespérer...
- Je peux m'asseoir ? dit-il en s'installant en face de moi.
Tu as maigri... Ton frère vit toujours chez toi ?
- Non, il s'est trouvé un travail et un appartement.
- Ah, donc tu as pu emménager avec ton copain ?
- Heu non, je suis tout seul et pour l'instant je préfère... Et toi, ta vie de couple se passe comment ?
- Nous avons rompus, il y a trois semaines, nous n'étions finalement pas si compatible que ça...
- Désolé pour toi."
Nous continuâmes à parler de tout et surtout de rien. J'étais un peu gêné ne sachant pas comment réagir.
J'étais content de le voir, déçu de ne pas avoir eu de ses nouvelles et stressé que Johan et lui se voient...
J'envoyai donc un texto à Johan, et prétextant un imprévu, je remis à plus tard notre verre.
Je ne voulais pas que Tyl parte mais je me doutais, comme à son habitude, qu'il ne tarderai pas à partir.
Il avait changé entre temps car ce ne fut pas le cas : non seulement il ne partait pas mais il s'intéressait à ce que j'étais devenu.
La soirée avançant nous décidâmes de dîner ensemble, et, au moment de partir, il me raccompagna, histoire de voir mon nouvel appartement.
Nous discutâmes une bonne partie de la nuit, et tout naturellement, comme avant, il décida de dormir à la maison.
Toutes les habitudes n'avaient pas disparues : je n'arrivais pas à dormir quand il était allongé dans le même lit que moi.
Quand il toussa, je me rendis compte que lui non plus. Une pensée perdue me traversa et nous n'étions plus deux à être éveillés mais trois...
J'étais dans le même état que lors des premières nuits avec mes copains.
Le stress et l'envie de le toucher. Le désir du contact devenait irrésistible, la peur du refus grandissait.
Je ne voulais pas refaire le premier pas, alors je me tournais, espérant que le sommeil ne tarderait pas.
Je l'entendis se tourner et son bras m'enlaça gentiment. Il était maintenant tout contre moi, je sentais sa respiration dans mon oreille.
Je n'osais plus bouger de peur que cet instant ne soit trop éphémère.
" Tu dors ?" murmura-t-il.
Je ne savais pas si je devais répondre ou non, mais je ne contrôlais plus mes pensées.
" Non et toi ?"
Il se mit à rire et tout en me serrant plus fort, me fit pivoter :
" Non je ne peux pas, tu m'as manqué."
Ses yeux brillaient et il n'attendit pas de réponse pour m'embrasser.
" Toi aussi, tu m'as manqué."
Cette nuit là, nous n'avons rien fait d'autres que nous embrassés, enlacés. L'attrait était plus fort que jamais, mais nous ne voulions pas briser la magie qui s'opérait.
Nous nous endormîmes lèvres contre lèvres.
Lorsque j'ouvris les yeux, je vis que j'étais seul... Cruelle déception, moi qui pensait l'avoir oublié, j'avais rêvé de lui toute la nuit.
Combien de temps faudra-t'il pour que je puisse passer à autre chose ?
Je décidais de me rendormir la journée ayant mal commencée.
Le bruit de la clé dans la serrure me réveilla en sursaut. Je me levai et aperçu sa tête dépasser de la porte... Je n'avais pas rêvé ! Je lui sautai dessus, heureux de l'avoir retrouvé.
--- A suivre ---